Rapa Nui : Les premiers explorateurs ...

Il semblerait que c'est Jacob Roggeveen, un hollandais qui découvrit l'île le jour de Pâques 1722 d'où son nom actuel. Les indigènes sont peu farouches et accueillent plutôt bien l'équipage. Mais comme ce fut souvent le cas, une incompréhension et une mauvaise interprétation de la part des européens vis à vis de l'attitude des autochtones, une fusillade éclate. Mauvaise entrée en matière pourrait-on dire !

50 ans plus tard les espagnols débarquent à leur tour et prennent possession de l'île au nom du roi d'Espagne. Elle devient "San Carlos".

Cook y accoste aussi et lui donne le nom de "Rapa Nui". Les rapports entre pascuans et marins sont relativement amicaux.

En 1786 La Pérouse, y débarque à son tour et on lui doit les premières gravures représentant les géants de pierre et les habitants de l'île.

Par la suite, ceux qui accostèrent se montrèrent violent envers les pascuans (rapts, viols etc ...) ceux-ci se montrent désormais plus méfiants face à ces "conquérants".

En 1862, un véritable crime contre l'humanité fut commis envers la population pascuane. Le Pérou ayant "besoin" de main d'oeuvre peu onéreuse pour ses mines de guano, des "négriers" capturèrent 4 000 indigènes et les vendirent aux péruviens. Sur ces 4 000, seuls une centaine survécurent. Ils furent relâchés et rapatriés sur leur île mais seulement une quinzaine y parvient (tuberculose et petite vérole font des ravages). Ces 15 survivants ramenèrent donc ces maladies inconnues qui semèrent la désolation parmi une population jusqu'alors épargnée par ces maladies de la civilisation. De 5 000 habitants en 1860 on tombe à 600. Tout le fonctionnement de la société est mise à mal. C'est ainsi que les premiers missionnaires n’eurent aucun mal à christianiser le peuple Rapa Nui.

Mais le pire était à venir et c'est un français (j'en ai honte !) qui fit de cette île une exploitation agricole. Les indigènes étaient traités comme des esclaves. Mais l'évêque de Tahiti, ému par cette barbarie essaya d'y mettre fin. C'est sans doute pour ça que les liens sont si fort entre tahitiens et pascuans. Entre exactions et migrations il ne reste plus guère de pascuans. Cela empirera encore en 1888 quand le Chili annexe l'île. Elle est prompte à en laisser l'usufruit à une compagnie anglaise d'élevage de moutons pour la laine. Tous les habitants sont rapatriés au sud-ouest à Hanga Roa et tout le reste devient une immense ferme d'élevage. Les pascuans ne peuvent se déplacer comme ils veulent sur leur île et ne peuvent plus voyager. Les moutons vont littéralement manger l'île, en faire un cailloux pelé et aride. Elle va même servir de prison politique. La façon de vivre évolue et l'ancienne culture si riche se perd (les missionnaires brûlent les tablettes d'écriture en Rongo Rongo, ainsi se perd à jamais le savoir et l'intelligence rapa nui). En 1952, la fibre synthétique détrône la laine et nos anglais s'en vont en laissant les moutons à l'abandon. Faute de soins, ceux-ci vont rapidement s'éteindre. Il n'y a plus un ovin sur l'île !!! Les chiliens reprennent leur "bien". Mais il faudra attendre 1965 pour que l'Île de Pâques connaisse enfin la démocratie et ait un accès au progrès (électricité, eau, système scolaire). Il faut ajouter que ceci n'est pas vraiment grâce au gouvernement chilien, mais plutôt grâce aux américains ! (si si, ils ont du bon des fois). On comprendra que les pascuans ne sont pas aussi aimables face aux touristes chiliens comme ils le sont avec ceux qui viennent de Tahiti, de France ou des Etats Unis !

... à suivre, mon Île de Pâques à moi !