La course contre la montre.

Un jeudi matin comme les autres, même si je ne bosse pas aujourd'hui, puisqu'il faut emmener Po au lycée. Et là c'est un petit enchaînement de hasard qui vont me conduire à faire ma B-A tout en me permettant de conduire à la Fangio ... yeah !
Depuis quelques jours, Po est à l'heure mais ce matin (était-ce un signe?) elle a lambiné. Vers 6h50, je la dépose donc devant son bahut et là je décide d'aller vers la poste de Baduel pour récupérer un colis arrivé depuis quelques jours. Arrivée au rond point de Baduel je suis prise comme d'habitude dans les embouteillages (en prime le Guyanais moyen ne sait pas prendre les ronds points ... ) et là je vois une jeune femme typée brésilienne en larmes qui me fait des signes désespérés. Elle tient un plan dans sa main et a l'air vraiment au bord de la crise de nerf. J'ouvre ma vitre :
- Oui ?
- Madame, madame, j'ai un examen à 7h00 pour le code et on m'a trompé ... je ne sais plus où je suis !
- Faite voir votre plan.
Je regarde et je capte tout de suite que c'est à la DDE sur la route de la Madeleine, là où Zépoux a passé son code il y a quelques mois (presque un an déjà !!!).
- Montez vite, je vous y emmène ce n'est pas très loin. L'emmerdant c'est les embouteillages mais je connais des raccourcis et puis ici c'est la Guyane donc ils ne sont jamais à l'heure vous savez ... mon mari a poireauté plus de 2h la fois où il l'a passé.
Une fois dans la voiture, elle se lâche et se met à pleurer de plus belle et à trembler. Je lui parle comme à une gosse pour la rassurer et la calmer et ... je met le turbo !
Ce n'est pas bien, je sais, mais j'adore la conduite sportive et là en plus en ville c'est le big panard.
ZEPOUX, JE SAIS QUE TU ME LIS ET QUE TU VAS GUEULER ... MAIS C'ÉTAIT POUR LA BONNE CAUSE !
En fait cette jeune femme me rappelle mon pire cauchemar, et sans doute le pire cauchemar de toutes les personnes qui ont un jour passé un examen ... celui d'arriver en retard et de trouver porte close ou l'épreuve commencée ... il faut vaincre le mauvais sort.
Je vois bien qu'elle a un peu peur à côté ... je lui dit que c'est ok, je sais ce que je fais, on ne va pas se planter.
A 7h00 tapante je l'ai déposé dans un crissement de pneu (trop d'la balle) devant la DDE où les candidats arrivaient encore ... elle n'a rien raté. On s'est fait la bise (un truc pareil ça "implique" et putain d'empathie ... j'ai envie qu'elle le réussisse son examen de code), je lui ai dit "merde", puis d'essayer de se calmer en respirant à fond. Elle m'a dit merci je ne sais combien de fois ... et moi je suis repartie doucement avec le sentiment d'être légère, légère ... une petite bouffée de bonheur (hein Tartine ?) ... ce sera une bonne journée aujourd'hui ... à suivre ...

PS : c'est pas moi sur la photo ;-)