Cette année-là ...

Si vous étiez déjà né, que faisiez-vous le samedi 11 mars 1978 aux alentours de 17h00 ?

Moi, je m'en souviens très bien. J'étais à la Grande Motte chez ma copine Corinne en plein essayage de vêtements et de maquillage pour aller en boite le soir même afin de nous déhancher sur des airs disco alors en vogue.

Nous avions 18 ans, nous étions belles (enfin surtout Corinne!), gaies et rien ne pouvait entamer notre bonne humeur et notre joie de vivre. C'était sans compter Stéphane, le petit frère de 8 ans de ma copine. Il a déboulé tout à coup comme une tornade dans la chambre en fouillis en hurlant "Cloclo est mort, Cloclo est mort". La réaction de Corinne a été aussi soudaine et inattendu que l'entrée en fanfare du trublion : elle lui a collé direct une gifle en lui disant "faut pas raconter des mensonges petit con, dégage !".

Hélas, trente seconde plus tard c'est la mère qui est arrivée pour engueuler sa fille et qui lui a asséné l'horrible vérité : Cloclo était bel et bien mort dans son appartement du Boulevard Exelmans à Paris, éléctrocuté par une ampoule défectueuse alors qu'il prenait sa douche.

Pauvre Corinne ! C'était une fan pure et dure et elle a éclaté en sanglots. Bon, moi, j'aimais bien mais pas au point de me mettre en deuil, par contre j'ai bien compris à ce moment là que ma nuit de débauche en boite avec ma coéquipière préférée était plus que compromise. Devant le torrent de larme, j'avoue que je me suis tirée chez moi un peu comme une voleuse en ruminant que vraiment c'était un peu con de se foutre dans des états pareils pour quelqu'un qu'au fond on ne connaissait pas et qu'on ne connaîtrait jamais ... et pour cause !

Pour la petite histoire, je suis quand même sortie ce soir là avec des copains qui n'en avaient rien à battre de Claude François (comme moi, ils étaient plus Rolling Stone et Génésis) et je me suis même défoncée sur Magnolia Forever !

Si je vous raconte tout ça c'est par ce que samedi dernier j'ai réussi à trainer mon pauvre Zépoux à la séance de Cloclo le film de Florent Emilio Siri. Je me suis dit que si c'était un navet, autant en juger par moi même, que de toute façon la BO serait sûrement géniale et aussi en souvenir de la jeune fille de 18 ans que j'ai été.

Résultat des courses, le film est une réussite ! Jérémie Rénier est ahurissant dans la peau de l'idole des jeunes filles en fleurs. Quelle composition mes amis, c'est carrément de la réincarnation.

Les scènes de danses sont phénoménales et la BO déchire ... pour qui aime Cloclo bien sur !

Je me suis rendue compte que je savais très peu de choses sur l'interprète de Comme d'habitude, et je ne soupçonnais pas du tout son côté sombre ( consommateur de très jeunes filles).

Bref, 2h28 de pur bonheur et de très bon cinéma, un biopic à la hauteur de l'immense vedette yéyé qu'à été Claude François.

Si vous hésitez encore, alors allez-y pour voir l'acteur qui joue le rôle de l'imprésario Paul Lederman. Moi il m'a bluffé, j'avais un doute sur son identité. J'ai attendu le générique de fin pour avoir confirmation de mes soupçons : c'était bien Benoit Magimel ... ENORME !

Petite anecdote pour finir : après le film nous sommes allés au resto et un super orage a éclaté sur Cayenne. Vers 23h00 nous sommes revenus à la maison et là pas de lumières. Le compteur avait disjoncté, impossible de le remettre ... il était mort, fichu, grillé ... un clin d'oeil de Cloclo depuis l'au delà ?

Allez, et vive le cinéma !